Amedeo Modigliani

L'artiste complet de l'Avant-garde parisienne

Dessin de l'artise de l'avant garde parisienne Amedeo Modigliani dessinateur, peintre et sculpteur

Amedeo Modigliani

LIVOURNE 1884 – PARIS 1920

Amedeo Modigliani, une figure emblématique de l’artiste complet de la Bohème parisienne des années 1910, est reconnu comme l’un des artistes les plus significatifs de l’Avant-Garde du début du XXème siècle. Son influence s’étend à travers ses peintures, ses sculptures, mais surtout à travers ses dessins épurés et synthétiques qui capturent l’essence de son art et de sa carrière, bien que trop brève.

Né à Livourne en Toscane le 12 juillet 1884, dans une famille juive de commerçants, Amedeo Modigliani était un enfant fragile mais passionné par l’art dès son plus jeune âge. Affaibli par la typhoïde et la tuberculose, il a frôlé la mort à plusieurs reprises, ce qui a incité sa mère à l’encourager à suivre des études artistiques auprès du peintre livournais Micheli. Adolescent, elle l’a également encouragé à aller se rétablir dans le sud de l’Italie. Entre 1900 et 1902, il a séjourné à Naples, Capri, Florence et Rome, où il s’est immergé dans les antiquités qui ont grandement influencé son œuvre dessinée et sculpturale. Son travail est fortement marqué par l’Antiquité, comme en témoignent ses nombreuses représentations de cariatides et de figures féminines inspirées de l’art hellénistique.

En 1906, Amedeo Modigliani s’installe à Paris et plonge dans la vie bohème de Montmartre, fréquentant des lieux tels que le Bateau-Lavoir, tout comme Picasso. Un an plus tard, il rencontre le jeune docteur Paul Alexandre, qui, fraîchement diplômé à l’âge de 26 ans, met à disposition de ses amis artistes un pavillon rue du Delta à Montmartre, destiné à être démoli. Parmi les habitués du Delta, on trouve Constantin Brancusi, dont l’influence conduira Modigliani vers la sculpture, ainsi qu’Henri Doucet, qui présente le peintre désargenté au docteur Alexandre. Immédiatement séduit, ce dernier devient son principal admirateur et unique mécène. « Tout de suite j’ai été frappé par son talent extraordinaire et j’ai voulu faire quelque chose pour lui. Je lui ai acheté des dessins et des toiles, mais j’étais son seul acheteur et je n’étais pas riche« , raconte le docteur Alexandre. 

Dessin de Pierrot d'Amedeo Modigliani - personnage de Pierrot à la collerette dessin de la collection Paul Alexandre
Amedeo Modigliani - Pierrot à la collerette dessin au crayon gras

Malgré sa pauvreté, Modigliani refuse de dévier de son chemin artistique. Alors que d’autres artistes du pavillon du Delta travaillent à côté de leur art comme serveurs ou manutentionnaires pour subvenir à leurs besoins, Modigliani rejette tout travail qui pourrait le détourner de sa passion. « Il ne voulait que de son art […] c’était un aristocrate né. […] C’est qu’il avait pour l’art une passion exclusive. Pas question d’abandonner, même un instant, pour des tâches sordides à ses yeux, ce qui faisait sa raison d’être.« 

Amedeo Modigliani - Dessin d'un nu allongé datant de 1908 dessin au fusain
Amedeo Modigliani - Nu allongé, vers 1908 dessin au fusain

Durant cette période, Modigliani développe un style de dessin spontané caractérisé par des lignes claires et simplifiées, toujours inspirées par l’observation directe et visant à saisir l’essence intérieure de son sujet. Il définit ainsi son approche artistique : « D’un œil, observer le monde extérieur, de l’autre regarder au fond de soi-même ». Il consacre beaucoup de temps au dessin, répétant les mêmes traits et modèles jusqu’à atteindre la pureté du trait recherchée. Parallèlement, la sculpture devient sa principale préoccupation à partir de 1909. Avant de sculpter directement, il s’exerce longuement par le dessin. Ses sujets de prédilection sont ses muses féminines, les nus, ainsi que des thèmes inspirés de l’Antiquité, comme les cariatides, ou encore l’univers du théâtre et du cirque, qu’il affectionne et qui est très présent dans son cercle social au Delta.

Paul Alexandre lui passe des commandes de portraits et le présente en 1910 au Salon des Artistes Indépendants, où Modigliani expose six de ses toiles.

Peinture d'Amedeo Modigliani la rêveuse : nu féminin allongé sur un sofa rouge
La rêveuse, 1917 59,7x92,1 cm, coll. privée

En 1914, la mobilisation du docteur Alexandre pour la guerre marque la fin de leur relation et la séparation définitive des deux amis. Modigliani trouve alors en Paul Guillaume un nouveau mécène exclusif jusqu’en 1916, lorsque Léopold Zborowski, un poète polonais, devient son marchand et agent. En 1917, il rencontre Jeanne Hébuterne, une jeune étudiante en art, qui devient sa dernière muse, inspirant sa série de grands nus et avec qui il aura une fille, Jeanne. Malgré la lutte contre l’alcoolisme et la tuberculose, il décède à l’hôpital à Paris le 24 janvier 1920, à l’âge de seulement 35 ans. Profondément affectée, Jeanne Hébuterne se suicide deux jours plus tard et est enterrée dans une tombe commune au Père Lachaise aux côtés de Modigliani.

Bien que 80% des 337 peintures de Modigliani aient été réalisées entre 1914 et 1919 et représentent le style de ses dernières années, ses dessins réalisés tout au long de sa carrière offrent une meilleure représentation de l’ensemble de son œuvre en tant qu’artiste complet.

les oeuvres d'Amedeo Modigliani présentées par la galerie theophanos

Ce dessin de Modigliani représente une tête de profil à gauche

Tête de profil – Dessin – Amedeo Modigliani

Amedeo Modigliano - dessin de Pierrot à la collerette de la collection du docteur Alexandre

Dessin d’Amedeo Modigliani – Pierrot en collerette

Amedeo Modigliani dessin de caryatide de face de l'ancienne collection du docteur alexandre

Tête de femme de face – Dessin – Amedeo Modigliani

Dessin de Modigliani femme nue vue de dos au fusain sur papier

Femme nue vue de dos – dessin – Amedeo Modigliani

Amedeo Modigliani - dessin de nu allongé au fusain typique de la production de l'artiste

Nu féminin – dessin – Amedeo Modigliani