Artiste anonyme

Vénus de Médicis – Dessin au fusain

Artiste anonyme

Vénus de Médicis d'après l'antique sculpture de la tribune des offices

Date : Fin XVIIIe

Dimensions du feuillet : H : 59 cm, l : 46 cm

Matériau : Papier

État : Bon état - Restauré

Conditions & disponibilité: disponible - non encadré

Description

de l'oeuvre

VENUS DE MEDICIS D'APRES L'ANTIQUE - GRAND DESSIN AU FUSAIN

Ce grand fusain représente la Vénus de Médicis, une statue en marbre actuellement exposée dans la Tribune des Offices du palais des Offices de Florence, lieu de conservation privilégié des plus belles œuvres détenues par les Médicis en leur temps.
Ce dessin démontre une grande maîtrise dans son exécution. Très certainement réalisé à la fin du XVIIIe siècle, il est probablement le travail d’un artiste expérimenté réalisant une reproduction a destination de voyageurs du Grand Tour.

Les proportions du sujet sont parfaitement respectées. Le marbre de la sculpture est particulièrement bien rendu et la lumière permettant d’apprécier les volumes de l’œuvre dénote une grande maitrise de l’artiste.
Ce dessin a été restauré par un professionnel agréé qui a effectué un dépoussiérage, un gommage du verso, une suppression des adhésifs de l’ancien montage et une mise a plat.

La Vénus de Médicis est une Aphrodite dite pudique. Emergeant des flots comme le suggère le dauphin à ses pieds la déesse nue se sent observée par un regard indiscret. Elle jette un regard aux alentours et d’un geste gracieux se couvre les seins et le pubis.
Inspirée par une célèbre sculpture de Praxitèle du IV siècle avant J.C à la posture semblable : l’Aphrodite de Cnide, cette sculpture a connu une grande popularité aux époques hellénistique et romaine et a fait l’objet de plusieurs réinterprétations.
A l’instar de son modèle original , l’Aphrodite de Cnide, la Vénus de Médicis a été la source d’innombrables copies que l’on retrouve aujourd’hui dans de nombreux musées, jardins et parc d’Europe.

Vénus de Médicis - Photographie prise vers 1856 -1872 par Fratelli Alinari à la Gallerie des Offices à Florence

" C’est là qu’elle aborde, la belle et vénérée déesse, et l’herbe croît sous les pieds légers de celle que les dieux, comme les hommes, appellent Aphrodite, parce qu’elle a été formée de l’écume [...]. " Hésiode, Théogonie (vers 194-198, trad. P.C.)

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L'oeuvre

dans son contexte

D’après le témoignage de l’antiquaire Pirro Ligorio, dans la première moitié du XVIe siècle, une statue de Vénus fragmentée fut trouvée à Rome dans la zone des thermes de Trajan sur la colline d’Oppian.
Alors possession de l’évêque de Viterbe, la statue fut complétée d’une base provenant d’une œuvre de Cléomène, associant faussement l’artiste à cette sculpture. Acquise par Ferdinand de Médicis, la statue fut conservée pendant près d’un siècle à la Villa Médicis sur la colline du Pincian, avant d’être déplacée à Florence en 1677 et d’être une nouvelle fois restaurée par le sculpteur lombard Ercole Ferrata, qui ajouta certains doigts manquants. En 1680 la Vénus atteignit sa destination finale en étant installée dans la Tribune des Offices avec d’autres marbres célèbres. Confisquée par les Français en 1802, l’œuvre est transférée à Paris jusqu’au début de 1816, date à laquelle elle retourne à Florence.
A partir du XVIIIe siècle, favorisé par la pratique du Grand Tour, un intérêt pour l’Antiquité et son esthétique particulière se diffuse en Europe. Le Grand Tour consistait, pour les jeunes aristocrates anglais, français ou prussiens, à visiter durant leurs années de formation les vestiges des civilisations antiques. Admirée, la Vénus de Médicis était le passage obligé des antiquaires et visiteurs du Grand Tour de passage à Florence.

La Tribune des Offices par Johann Zoffany 1722-1728 - Huile sur toile - Queen's gallery, Londre
La vénus de Médicis est visible à droite entourée de visiteurs de Florence et d'explorateurs comme Georges Finch ou  James Bruce
La Tribune des Offices par Johann Zoffany 1722-1728 - Huile sur toile - Queen's gallery, Londre La vénus de Médicis est visible à droite entourée de visiteurs de Florence et d'explorateurs comme Georges Finch ou James Bruce

Concomitamment au Grand tour, se développe en Occident un nouveau mouvement artistique, le néoclassicisme. Tout à la fois réaction aux styles baroque et rococo qu’expression des courants de pensées nourries par la philosophie des Lumières, le néo-classicisme manifeste un désir de retour aux sources de l’art dont l’origine est pensée comme antique. L’architecture, la peinture puis la sculpture sont théorisées et deviennent les vecteurs de l’expression des vertus attribuées à la démocratie grecque et à la république romaine. Les élites et dirigeants « éclairés », parmi lesquels des monarques, séduits et convaincus par ces idées, participeront activement à la diffusion de cette esthétique.
Il est intéressant de noter qu’originellement la Vénus de Médicis avait les cheveux dorés, les lèvres rouges et les lobes des oreilles percés afin de permettre l’insertion de bijoux. Tout au long du XVIIIe siècle la dorure des cheveux est évoquée par des voyageurs du Grand Tour et des antiquaires tels qu’Alessandro Maffei, Jonathan Richardson, Montesquieu, Johann Georg Keyssler ou Johann Wincklemann. Cette particularité semble avoir été oubliée par les visiteurs du XIXe siècle, peut-être en raison d’une élimination délibérée de la dorure à l’occasion d’une restauration influencée par le contexte culturel néoclassique de l’époque.

Variante de l'Aphrodite de Cnide par Praxitèle IVe siècle av JC- Bronze- vers 150–100 av JC - The MET, New York

sources

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