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Cette petite huile sur panneau de Lucien Mignon, probablement un travail préparatoire, représente un nu féminin assis sur une étole rouge, illustrant son approche subtile et impressionniste du sujet. La scène dépeint une jeune femme brune, ses cheveux noués simplement à l’arrière, ce qui dégage son visage et met en évidence la délicatesse de ses traits. Elle est assise directement sur l’étole rouge, dont la texture et la couleur vibrante contrastent magnifiquement avec la douceur de sa peau. Le fond du tableau, d’un vert apaisant, ajoute une profonde sérénité à la composition et accentue la chaleur des couleurs du premier plan. Mignon utilise une palette restreinte mais riche, jouant habilement avec les nuances et les contrastes pour créer une harmonie visuelle. La lumière diffusée de manière douce, caresse la peau de la modèle, créant des ombres délicates et des reflets subtils qui accentuent les courbes gracieuses de son corps. Les coups de pinceau légers et fluides, caractéristiques de l’impressionnisme, apportent une texture vivante à l’œuvre, soulignant la maîtrise technique de Mignon.
Cette œuvre témoigne de la capacité de Lucien Mignon à capturer l’essence du nu féminin avec une sensibilité impressionniste marquée. La posture assise de la modèle dégage une impression de tranquillité et d’intimité. Le choix de l’étole rouge sous la modèle contraste avec le fond vert créant une tension harmonieuse entre la passion et la sérénité. La lumière douce et enveloppante souligne la simplicité et la pureté de la scène, sans artifice ni distraction. En se concentrant sur l’instant capturé, Mignon transmet une émotion authentique et touchante. Le fond vert apporte une dimension supplémentaire, suggérant un environnement naturel qui accentue encore la douceur et la calme de la scène. Cette peinture s’inscrit parfaitement dans la tradition des nus impressionnistes, où l’émotion et la lumière priment sur les détails académiques. Mignon, influencé par Renoir, a réussi à créer une œuvre qui combine une esthétique raffinée avec une profondeur émotionnelle, offrant au spectateur une vision intime et sereine de son modèle.
Lucien Mignon, né le 13 septembre 1865 à Château-Gontier et décédé le 13 mars 1944 à Paris, fut un peintre, illustrateur, lithographe et pastelliste français. Artiste notable du début du XXe siècle, il se distingua en tant que disciples de Pierre-Auguste Renoir. Sa formation artistique débuta à l’école des beaux-arts d’Angers avant de rejoindre Paris où il fut admis en 1886 à l’École des beaux-arts, sous la tutelle de Jean-Léon Gérôme.
En 1889, il fit sa première apparition au Salon des artistes français avec une toile intitulée Une flânerie sentimentale. Son œuvre, imprégnée des paysages d’Angers et de Fontainebleau, refléta une sensibilité impressionniste. À partir de 1895, il exposa régulièrement avec la Société nationale des beaux-arts (SNBA). En 1898, ses œuvres, dont des paysages de Fontainebleau, furent présentées au Salon. Par la suite, en 1902, il partagea son temps entre la rue du Cardinal Lemoine à Paris et Montigny-sur-Loing, où il puisa l’inspiration pour ses paysages.
Lucien Mignon travailla également pour l’éditeur Édouard Pelletan, qui exposa ses œuvres en février 1896. Vers 1909, il quitta Paris pour s’installer à Cagnes-sur-Mer. C’est là qu’il se rapprocha d’Auguste Renoir, dont il fit le portrait en 1913. Son style, très proche de celui de Renoir et de sa période dite « ingresque », se manifesta dans des œuvres comme Pêches et amandes vertes, une toile aujourd’hui conservée au musée d’Orsay.
En 1919, un incident notable éclata lorsqu’un galeriste américain acquit des dessins de Mignon signés de sa main, qui furent ensuite frauduleusement vendus à New York sous le nom de Renoir. L’intervention d’experts comme Charles Lewis Hind et Joseph Pennell fut nécessaire pour prouver l’escroquerie.
Dans les années 1920, Mignon continua d’exposer à la SNBA tout en exécutant des commandes pour le ministère des Travaux publics, en lien avec les bâtiments historiques. Mignon, marié et père d’un fils, René, qui épousa Jacqueline Proust, fille du peintre Maurice Proust, mourut à son domicile parisien en 1944. Son héritage, marqué par un style raffiné et une grande influence impressionniste, perdure dans ses œuvres conservées dans divers musées et collections publiques.