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Cette œuvre abstraite de Constantin Xenakis, réalisée en 1960 à la gouache et à l’encre, est une exploration vigoureuse des dynamiques chromatiques et gestuelles. Les couleurs dominantes de brun, de noir et d’orange se confrontent et se complètent dans une danse expressive de coups de pinceau énergiques.
Le fond orange, vif et lumineux, forme la toile de fond sur laquelle s’étend une série de traits et de coups de pinceau bruns, appliqués avec une force palpable. Ces marques brunes, imposantes et affirmées, semblent déchirer l’orange en dessous, créant une tension visuelle entre les deux tons. Le brun et noir créent profondeur et ombre, accentuant les contrastes et donnant une structure à la composition.
Les matériaux employés, non miscibles, engendrent d’intéressants effets de surface . De petites coulures apparaissent là où la gouache et l’encre se rencontrent sans se mélanger, ajoutant une texture subtile mais significative à l’œuvre. Ces coulures, loin de distraire, enrichissent la complexité visuelle de la peinture, rappelant l’aspect imprévisible et spontané de la création artistique.
L’énergie de l’œuvre réside dans ces coups de pinceau bruns, qui semblent jaillir du fond orange avec une vitalité brute, tandis que les noirs encadrent et soutiennent cette interaction dynamique. Xenakis, à travers cette pièce, capture non seulement un moment de mouvement et de force, mais aussi une réflexion sur les interactions de couleurs et de matières, offrant au spectateur une expérience visuelle intense et immersive.
D’autres œuvres de l’artiste sont visibles sur notre site.
Constantin Xenakis était un poète, sculpteur et plasticien grec né au Caire, qui s’est ensuite établi définitivement à Paris à partir de 1955, tout en partageant son temps entre Paris et Athènes à partir des années 90. Représentant notable de l’art postmoderne, il est reconnu pour ses œuvres imprégnées de sémiotique, combinant divers codes et lettres provenant de différents alphabets et objets selon son style distinctif. Né dans une famille égyptienne, il quitte Le Caire à 21 ans pour Paris, où il étudie le design d’intérieur et l’architecture jusqu’en 1961 à l’École Supérieure des Arts Modernes et à l’Académie de la Grande Chaumière. Durant les années 1970, il enseigne les beaux-arts à Paris et à Berlin, tout en organisant de nombreuses expositions internationales.
À partir de 1980, Xenakis intègre de plus en plus de signes et de symboles dans ses œuvres, utilisant des hiéroglyphes égyptiens, des alphabets grec et phénicien, ainsi que des caractères japonais, qu’il sublime par une variété de couleurs. En 1986, il est honoré de l’Ordre des Arts et des Lettres en France, et en 1996, il reçoit le Prix Delmas de l’Institut de France. Critique de la mondialisation et de la surabondance d’informations du monde moderne, son travail visait à créer une expression universelle et transcendantale.
En Grèce, plusieurs de ses œuvres sont conservées à la Galerie nationale d’Athènes et au Musée macédonien d’art contemporain de Thessalonique. Une de ses œuvres a même décoré le bureau du Premier ministre Alexis Tsipras, soulignant ainsi l’importance de son art dans le paysage culturel grec.