Bavay : chez nos ancêtres les gallo-romains.

C’est par la chaussée Brunehaut, ancienne et rectiligne voie romaine qu’il faut aborder Bavay, l’antique Bagacum, capitale des Nerviens dont César lui-même admira la bravoure dans sa Guerre des Gaules. Posée comme une île au milieu d’une étoile de voies romaines qui sillonnent toute l’ancienne Gaule Belgique, la cité révèle derrière le rideau d’un paisible village fleuri les vestiges d’une des plus grandes et riches cités romaines du nord de la France.

Bagacum, capitale de la cité des Nerviens

Lorsque l’on arrive à Bavay, on est frappé par l’immensité du forum, le centre névralgique de la ville romaine s’étendant sur plus de 2,5 ha et qui donne une idée de l’étendue et importance de la cité du temps de sa splendeur entre le IIe et le IIIe siècle de notre ère. Bagacum fut fondée par les armées romaines après la conquête difficile de ces contrées de la Gaule Belgique par César. Juchée sur un plateau et posée à la croisée des voies romaines reliant Boulogne à Trèves ou Cambrai à Cologne, Bagacum devint la capitale de la cité des Nerviens, un énorme territoire allant de Cambrai à Anvers. Le forum mis à jour à partir années 40, un des plus grand du monde romain, témoigne de l’ampleur de la cité, passage obligé pour aller en Germanie. On ne peut être que frappé par l’ampleur de ses ruines qui émergent au milieu d’un parterre de fleurs. Divisé en trois parties le forum se composait d’une basilique, lieu administratif et de justice de 98m de long, la plus grande découverte à ce jour devant celle de Carthage, d’une place publique et d’un espace sacré entourant un temple sans doute dédié à la divinité impériale.

Maquette du forum romain de Bavay avec la basilique à gauche et l’espace sacré à droite – musée archéologique de Bavay

Tout autour, le forum était délimité par des portiques à colonnes qui s’étageaient sur deux niveaux autour de la partie sacrée. C’est aujourd’hui la partie la mieux conservée et l’on ne peut que s’émerveiller en parcourant les cryptoportiques, la partie semi-enterrée, de l’état de conservation des arcades en opus mixtum, alternance de rangs de briques et de pierres qui ne sont pas sans rappeler le style bichrome de l’église Notre-Dame de l’Assomption du XVIe siècle dont la flèche bulbeuse veille sur le site comme un trait d’union avec la ville actuelle.

Cryptoportiques de l’espace sacré du forum romain de Bavay


 Au fil du parcours les restes de fenêtres, d’enduits peint et d’escalier nous plongent dans un voyage hors du temps et l’on ne s’étonnerait presque pas de rencontrer derrière un pilier un Gallo-romain en toge affairé venir nous parler. La projection de bruits de pas et de personnages parlant latin en renforce l’impression.

Genio civitatis nerviorum, « au génie de la cité des Nerviens »

La visite du musée attenant permet de mieux comprendre encore la vie de cette cité et continue de nous transformer en archéologues à l’affût des indices laissés par l’Histoire.

On y trouve des chapiteaux corinthiens finement ouvragés, des statues de divinités antiques et des inscriptions qui montrent à quel point Celtes et Romains ne faisaient plus qu’un seul peuple. Une inscription taillée dans la pierre : Genio civitatis nerviorum, « au génie de la cité des Nerviens » montre combien ce peuple gaulois s’était romanisé.

L’étage révèle un spectaculaire trésor de bronze mêlant statuettes de divinités, poignées ouvragées, serrures et clés étonnamment complexes mais aussi et surtout de nombreux objets de la vie quotidienne permettant de mieux comprendre l’existence des habitants de Bagacum. Enfin, une maquette et un film 3D de reconstitution permettent de comprendre mieux à quoi ressemblait le site du temps de sa splendeur.

Mais la trace des Nerviens ne s’arrête pas au Forum et l’on pourra ressentir leur présence et celle de leurs divinités en parcourant le sentier des sources qui débute à l’église de Louvigny-Bavay et sillonne à l’abri mystérieux des frondaisons. L’eau, trésor divin semble être au cœur de l’histoire de Bavay et l’on pourra pousser jusqu’à Floursies à plus de 20 km au sud-est d’où émerge la source qui alimentait grâce à un aqueduc l’antique Bagacum. Au pied de l’église de Floursies, la source sort de terre dans un superbe bassin romain pavé de pierres bleues, son eau claire et mystérieuse s’échappe sous le regard d’une statue de saint Éloi, placée là au XVIe siècle comme pour adouber un lieu dont la puissance spirituelle se déploie depuis la plus haute antiquité.

oeuvres en relation dans les collections de la Galerie Theophanos

Bacchante jouant des cymbales – gravure du XVIIIe

Auteur : Luigi Cunego

Époque : vers 1795 – 1820

Bacchante portant un grand plat – gravure du XVIIIe

Époque : vers 1795 – 1820

Gravure du XVIIIe – Bacchante portant un plat et un seau

Époque : vers 1795 – 1820

Gravure du XVIIIe – Bacchante jouant du tambour de basque

Époque : vers 1795 – 1820