Guy Le Perse

Salomé – Sculpture en bronze – nu féminin

Guy Le Perse

Salomé

Date : XXIème siècle

Dimensions : H : 68 cm ; L : 20,8 cm ; P : 27,5 cm

Lieu de production : Lille

Matériau : Bronze patiné

Conditions : Œuvre originale produite en 8 exemplaires numérotés plus 4 épreuves d'artiste. Un certificat d’authenticité signé de l’artiste est fourni à l’acquéreur – exemplaire restant disponible.

12 000 

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Description

de l'oeuvre

Statue en bronze représentant Salomé nue portant un plat contenant la tête de saint Jean-Baptiste

L’artiste nous propose ici une magnifique sculpture en bronze représentant Salomé dans une sensuelle sidération.
Ce bronze ciselé par l’artiste lui-même présente une belle patine sombre aux verts profonds également réalisée par Guy Le Perse.

Salomé est représentée nue, les pieds joints. Elle porte un plat contenant la tête tranchée de Saint Jean-Baptiste, un linge ayant certainement enveloppé précédemment cette tête tombe depuis le plateau. Prenant appuis sur un socle étroit et rectangulaire Salomé est emportée vers l’avant.

Dans le visage de cette Salomé callipyge harmonieusement proportionnée, incompréhension et sidération se dégage. Malgré sa chevelure qui semble violemment soulevée par une bourrasque soudaine Salomé reste saisie.

Historiquement, tel que rapporté par l’historiographe judéo-romain Flavius Joseph, Salomé fût une princesse juive du 1er siècle, fille d’Hérodiade et d’Hérode Boëthos. Salomé épousa successivement son oncle, Philippe II, puis Aristobule de Chalcis, roi d’Arménie Mineure et devint reine à son tour.

Mais Salomé est surtout connue comme personnage d’un épisode des évangiles selon saint Matthieu et Saint Marc. Au cours d’un banquet, charmé par la danse que sa belle-fille Salomé exécute devant les convives, le roi Hérode lui accorde ce qu’elle voudra. Après avoir pris conseil auprès de sa mère Hérodiade, Salomé réclame la tête de Jean le Baptiste, que le roi avait fait arrêter quelques jours plus tôt. En effet, Jean le Baptiste avait dénoncé peu de temps auparavant le remariage d’Hérodiade avec son beau-frère Hérode. Fortement héritée la reine Hérodiade cherchait alors à le faire mourir.
Salomé dans le récit selon Saint Marc fût donc le moyen d’une vengeance.

Ce bronze du sculpteur Guy Le perse manifeste par sa construction et composition triangulaire toute la gravité de l’acte dont Salomé est l’initiatrice.
La tête de saint Jean-Baptiste est lourde mais pourtant le plateau ne verse pas. Car c’est par une pesanteur symbolique que cette tête agît. Lourde de culpabilité et non de chair et d’os, cette tête d’homme sacrifié emporte en avant Salomé la danseuse dans une chute qu’elle ne maitrisera pas. Salomé, sans véritablement comprendre ce qui s’est joué, est ici la mesure concrète et visible de toute la gravité d’un acte sacrilège. Telle la balance de la Justice elle manifeste le poids de la faute commise. L’ordre a été bafoué, la verticalité n’est plus. Cette tête, présent d’un père séduit, réclamée sur les conseils d’une mère perverse, n’est alors plus qu’embarras et absurdité dans les yeux tristes de Salomé la séductrice.

Voir l’œuvre en relation : Tête de Saint Jean-Baptiste

Statuette en bronze représentant Salomé nue portant la tête de Saint Jean-Baptiste.
Salomé portant la tête de Saint Jean Baptiste

La fille d'Hérodiade étant entrée dans la salle, dansa, et plut tellement à Hérode et à ceux qui étaient à table avec lui, que le roi dit à la jeune fille: "Demande-moi ce que tu voudras, et je te le donnerai." [...] Revenant aussitôt avec empressement auprès du roi, la jeune fille lui fit cette demande: "Je veux que tu me donnes, à l'instant, sur un plat, la tête de Jean-Baptiste." Ma 6, 22-25

Guy le Perse : portrait de l'artiste Guy le Perse en train de modeler une sculpture

Roubaix ( France ) - 1953

Le sculpteur Guy Le Perse a été formé au sein de l’École nationale supérieure des arts et Industries textiles de Roubaix et de l’École des beaux-arts de Douai. Guy Le Perse eut comme maîtres le sculpteur Armand DEBEVE, dont il fut le modèle pour certaines de ses œuvres, et le peintre et graveur Auguste-Jean GAUDIN. De ses maîtres, il tire une très grande exigence personnelle dans la maîtrise du geste et dans la réalisation de ses œuvres.
Artiste complet et expert, maîtrisant aussi bien la gravure au burin que la peinture, Guy Le Perse travailla de nombreuses années pour différents clients prestigieux. Tout en pratiquant la sculpture comme une philosophie personnelle et secrète, Guy Le Perse enseigna au sein d’écoles d’art appliqué et d’écoles des beaux-arts du nord de la France.
Peu avant l’an 2000, Guy Le Perse décida de se consacrer essentiellement à la sculpture. Guy Le Perse a produit une œuvre figurative puissante et profonde s’inscrivant dans la grande tradition de la statuaire française, l’une des plus riches et belles au monde.
Par son travail, Guy Le Perse perpétue l’excellence de la sculpture française que des artistes illustres, comme Jean-Baptiste Carpeaux ou Auguste Rodin, ont porté au sommet, sa juste place.

Puisant dans les fondements et mystères de l’âme humaine que les grands mythes et textes fondateurs nous explicitent, Guy Le Perse y a enfanté une œuvre intemporelle d’une très grande beauté, alliant force et délicatesse.
Farouchement indépendant durant toute sa vie professionnelle, il l’est également avec son temps. Les sculptures de Guy Le Perse ne suivent pas de mode ou de courant ; les sculptures de Guy Le Perse sont de toute éternité. Sans concession avec l’époque, les œuvres de Guy Le Perse sont à même de parler du tragique de l’humain à l’homme d’hier comme à celui qui dans mille ans les contemplera.
Perfectionniste et exigeant, Guy Le Perse réalise lui-même, hors coulage du bronze, la totalité du processus de fabrication de ses bronzes. Maîtrisant avec une même exigence le modelage d’après modèle, la ciselure que la réalisation de la patine, Guy Le Perse accompagne ses œuvres jusque dans leurs moindres détails.

L'oeuvre

dans son contexte

Les plus grands artistes se sont emparés de ce sujet biblique et à bien des égards également mythologique.
A l’instar des figures bibliques telles que Eve, Dalila ou Judith mais aussi mythologiques comme Pandore, Circé ou Hélène de Troie, la figure de Salomé n’a eu de cesse d’inspirer les artistes.

Regnault a représenté la tentatrice biblique Salomé. Le plateau et le couteau font allusion à sa récompense : la tête coupée de Jean-Baptiste.
Salomé - peinture à l'huile - Henri Regnault (Paris 1843–1871 Buzenval) - Collection du MET à New-York

Salomé, tantôt femme fatale et tentatrice, tantôt beauté orientale et mystérieuse d’immenses peintres comme Lucas Cranach l’Ancien, Le Caravage ou Gustave Moreau mais aussi des poètes et écrivains comme Guillaume Apollinaire, Oscar Wilde ou Gustave Flaubert, se sont emparés de cette figure récurrente dans l’histoire de l’art mêlant la beauté et la mort, le désir et la culpabilité.
Guy Le Perse nous livre ici une magnifique œuvre d’une grande densité, réinterprétant dans une profonde matérialité un thème dont finalement peu de sculpteurs se sont saisis avec autant de justesse.

Statue de Salomé en bronze, par Guy Le Perse, sculpteur français inspiré par les mythes et la Bible. Il puise également son inspiration chez Rodin et Michel-Ange.

sources

Exposition – Guy Le Perse – Paris, Hôtel George V – 01/06/2003 – 30/06/2003

Exposition – Guy Le Perse – Lambersart, Le Colysée  – 11/11/2005 – 08/01/2006

Exposition – Art-Up ! – Lille, Grand Palais  – 28/02/2019 – 03/03/2019

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