Tore Strindberg

Le Semeur – statue en plâtre de Tore Strindberg

Tore Strindberg

Le Semeur

Date : 1952

Dimensions : H : 32 cm ; L : 18,7 cm ; P : 10 cm

Lieu de production : Stockholm

Matériau : Plâtre patiné

État : Bon état - restaurations

Références : épreuve signée en plâtre et datée 1952, statuette en bronze de 1942

Conditions : disponible

500 

Description

de l'oeuvre

Statuette en plâtre de Tore Stridberg signée et datée représentant le semeur de la parabole tirée de l'évangile selon saint Marc

Le semeur de Tore Strindberg est une statuette dont l’original coulé en bronze date de 1943. Cette statuette est signée et datée au crayon par l’auteur sur le socle. L’iconographie de l’oeuvre est celle de la parabole du semeur présente dans l’évangile selon saint Marc (Ma IV, 3-20) :

«Ecoutez ! Voici que le semeur sortit pour semer. Or, pendant qu’il semait, du (grain) tomba le long du chemin, et les oiseaux vinrent et le mangèrent. D’autre tomba sur un endroit pierreux, où il n’avait pas beaucoup de terre, et il leva aussitôt, parce que la terre était peu profonde ; mais, quand le soleil fut levé, il fut brûlé, et parce qu’il n’avait pas de racine, il se dessécha. D’autre tomba parmi les épines, et les épines montèrent et l’étouffèrent, et il ne donna point de fruit. Et d’autres tombèrent dans la bonne terre, montèrent et crûrent, donnèrent du fruit et rapportèrent l’un trente, un autre soixante, un autre cent. » et il disait : « Qui a des oreilles pour entendre entende ! » Lorsqu’il se trouva seul, ceux de son entourage, avec les Douze, l’interrogèrent sur les paraboles. Il leur dit : « A vous a été donné le mystère du royaume de Dieu ; mais pour eux, qui sont dehors, tout vient en paraboles, pour que regardant bien ils ne voient point, qu’écoutant bien ils ne comprennent point, de peur qu’ils ne se convertissent et qu’il ne leur soit pardonné. » Il ajouta : « Vous ne comprenez pas cette parabole ? Alors comment comprendrez-vous toutes les paraboles ? Le semeur sème la parole. Les uns sont ceux qui sont le long du chemin, où la parole est semée : ils ne l’ont pas plus tôt entendue que Satan vient et enlève la parole semée en eux. D’autres sont, pareillement, ceux qui sont semés sur les endroits pierreux : en entendant la parole, ils la reçoivent aussitôt avec joie ; mais il n’y a pas en eux de racines et ils sont éphémères : dès que survient la tribulation ou la persécution à cause de la parole, ils trébuchent aussitôt. D’autres sont ceux qui sont semés dans les épines : ce sont ceux qui ont entendu la parole ; mais les sollicitudes du siècle, et la séduction des richesses, et les convoitises d’autre sorte s’introduisent et étouffent la parole, et elle devient stérile. Et d’autres sont ceux qui ont été semés dans la bonne terre : ils entendent la parole et la reçoivent, et ils portent du fruit, trente, soixante, cent (pour un).»

Le bronze original porte gravée sur le socle l’inscription S. Marcus IV Kap. 14-20 et des extraits de cet évangile.

L’oeuvre est monumentale, réaliste par l’anatomie et cultive une certaine économie de moyens. Cependant, l’artiste a conservé les traces du modelage qui montrent une certaine rugosité rappelant le travail de la terre. Cette terre qu’ensemence le semeur est représentée granuleuse sur le socle en continuité avec l’homme qui semble ne faire qu’un avec elle. La puissance du geste suggérée par l’ample mouvement horizontal du bras qui lance le grain est contrebalancé par la verticalité du manteau, simple drapé plissé qui rappelle les cannelures des colonnes antiques. Le vocabulaire antiquisant est évident et montre bien l’influence néoclassique de l’oeuvre et son inscription dans le mouvement art déco nordique. Que ce soit par le manteau hellénisant, le corps et la posture qui rappelle les oeuvres greques de style sévère ou premier classicisme comme le fronton du temple de Zeus à Olympie ou le dieu du cap Artemision dont la découverte contemporaine en 1928 a beaucoup influencé l’art de l’époque. Mais la monumentalité de l’oeuvre est contrebalancée par l’impression de fluidité qui émane du mouvement du semeur.

voir le nu d’Eugène Bourgoin de la même époque

Etude en platre de tore strindberg pour sa sculpture art deco le semeur
Etude en platre de tore strindberg pour sa sculpture art deco le semeur

« Ecoutez ! Voici que le semeur sortit pour semer. Or, pendant qu’il semait, du (grain) tomba le long du chemin, et les oiseaux vinrent et le mangèrent. D’autre tomba sur un endroit pierreux, où il n’avait pas beaucoup de terre, et il leva aussitôt, parce que la terre était peu profonde ; mais, quand le soleil fut levé, il fut brûlé, et parce qu’il n’avait pas de racine, il se dessécha. D’autre tomba parmi les épines, et les épines montèrent et l’étouffèrent, et il ne donna point de fruit. Et d’autres tombèrent dans la bonne terre, montèrent et crûrent, donnèrent du fruit et rapportèrent l’un trente, un autre soixante, un autre cent. »

Tore Strindberg - sculpteur suedois art-deco

Stockholm (Suède) 1882 - Stockholm (Suède) 1968

Tore Strindberg, sculpteur et médailleur suédois, est surtout connu pour ses sculptures en bronze dans un style classique et réaliste des années 1920 et 1930. Il est un représentant important de la sculpture art déco en Suède. Né à Stockholm, il étudie à l’Académie des Beaux-Arts de la ville de 1902 à 1905. Il se forme auprès du célèbre médailleur Adolf Lindberg à la Monnaie royale de Stockholm et montre vite un grand talent dans la création de médailles et de reliefs. Grâce à une bourse, il voyage à travers l’Europe, notamment à Paris s’imprégnant du style français du XVIe siècle. Ce style qui a captivé de nombreux artistes suédois de l’époque, et qui a inspiré à la fois sa poésie et ses sculptures.

L’oeuvre de Tore Strinberg commence avec de nombreuses commandes dans le domaine religieux, les années 1910-1920 voyant un grand mouvement de construction d’églises dans un style moderne en Suède. Parmi ces commandes on retrouve la décoration de l’église d’Åmots en 1917, celle de la Hjorthagens kyrka (église du jardin des cerfs) dans le quartier Hjorthagens de Stockholm pour laquelle il réalise un autel monumental et un grand cerf en bronze doré. Mais il participe surtout à la décoration du grand projet ecclésial des années 1910 : l’Engelbrektskyrkan à Stockholm. L’église est un manifeste du mouvement national romantique et du Jugendstyl. Strindberg y réalise des décors de stuc qui annoncent son style. Un monumentalisme, des volumes géométrique mais au modelé brut souligné par une grande expressivité des visages.

En 1925, Strindberg reçoit la commande d’une sculpture en bronze de jeune fille pour orner le jardin de la propriété d’un riche Finlandais. Cette sculpture : “Crocus” est une des oeuvres les plus célèbres de Tore Strindberg. C’est une statue en bronze représentant une jeune fille tenant une fleur de crocus fanée. Érigée en 1925, cette œuvre est considérée comme l’un de ses chefs-d’œuvre et se trouve sur la place de l’Hôtel de Ville à Stockholm, avec des copies à Göteborg, Karlshamn et Borås. Une réplique est exposée à Los Angeles.

Une autre de ses réalisations importantes est la décoration de la place Järntorget à Göteborg. Cette fontaine monumentale représente les cinq continents et symbolise l’importance du commerce des métaux dans l’histoire de la ville. L’œuvre se compose d’une fontaine en granit et d’un bassin de fontaine en fonte. Autour du bassin sont assises cinq femmes représentant cinq continents : l’Amérique avec la Statue de la Liberté dans sa main, l’Asie en position de lotus, l’Australie chevauchant une tortue, l’Afrique avec un vase d’eau dans ses mains et l’Europe se regardant dans un miroir.

Tore Strindberg crée également des médailles jubilaires pour des personnalités telles que Pierre de Coubertin et pour les Jeux olympiques de 1944.

Outre ses contributions artistiques, Tore Strindberg est profondément touché par la tragédie familiale lorsque son frère, Nils Strindberg, photographe, disparaît lors de l’expédition polaire Andrée en 1897. Cette expédition destinée à rejoindre le pole nord en ballon à hydrogène depuis le Svalbard se solda de manière tragique. Les corps de Nils et de ses compagnons ne sont retrouvés qu’en 1930, sur l’île Kvitøya. En hommage à leur mémoire, Tore Strindberg créa un mémorial pour les victimes. Le style monumental est toujours présent, mais l’iconographie en est abstraite et si elle prétend représenter un bloc de glace, elle laisse le champs libre à un monumentalisme géométrique.

L’héritage artistique de Tore Strindberg continue de rayonner à travers ses œuvres exposées dans des musées en Suède et à l’étranger, ainsi que dans les monuments et espaces publics en Suède. Son influence sur la scène artistique suédoise de son époque reste indéniable, tout comme sa contribution à l’histoire de l’art suédois.

L'oeuvre

dans son contexte

La statuette du semeur de Tore Strindberg est caractéristique de la seconde partie de l’oeuvre du sculpteur qui débute avec la statue Krokus dans la seconde moitié des années 20. L’artiste y conserve certains éléments de ses premières oeuvres comme la monumentalité où les traces de modelage mais il les rends plus fluide et travaille plus sur le mouvement et l’expression tout en simplifiant son style qui devient plus géométrique. Cela prend place dans le mouvement Swedish Grace, le courant artistique et architectural qui a émergé en Suède à la fin des années 1910 et s’est étendu jusqu’aux années 1930. Ce mouvement est caractérisé par une esthétique élégante et raffinée, mêlant des éléments de néoclassicisme, d’art déco et des influences du XVIIIe siècle suédois.

tore strindberg détail de la signature de Tore Strindberg sculpteur de cette épreuve en platre le semeur
tore strindberg détail de la signature de Tore Strindberg sculpteur de cette épreuve en platre le semeur

Le Swedish Grace a supplanté l’Art nouveau et le Romantisme national en vigueur à l’époque. Il se distingue par son mobilier et ses objets aux lignes épurées, rehaussées de détails délicats. Ce style a été largement influencé par des motifs antiques et des éléments de différentes cultures, reflétant une période marquée par les grandes découvertes archéologiques, notamment celle du cap Artemision en 1928.  Mais ce style emploie également quantité de motifs antiques : la Grèce, Rome, les Etrusques, la Perse, la Chine ancienne, sans oublier l’Egypte. C’est ce vocabulaire décoratif antique que l’on retrouve chez le grand sculpteur de ce mouvement qui a beaucoup inspiré Strindberg : Carl Milles dont l’essentiel de l’inspiration provient de la mythologie grecque et de l’art grec antique notamment archaïque ou sévère comme pour Strindberg. Les oeuvres de ces deux sculpteurs sont d’ailleurs présentes dans le parc du manoir de Rottneros créé par Svante Påhlson en 1932 pour rendre hommage aux plus grands sculpteurs suédois contemporains.

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